Description
Le Président des Etats-Unis, Henry Stevenson, n’avait guère l’habitude de recevoir ses administrateurs dans cette pièce, réputée pour être la plus belle de la Maison Blanche et traditionnellement réservée aux réceptions données en l’honneur des chefs d’Etats et des ambassadeurs. Décorée par Hoban, elle est meublée dans le style Louis XVI et Empire. Les portraits de quelques présidents américains ornent des pans de murs élevés et couverts d’une tenture beige, bordée de rainures bleues, et entre lesquels trônent des fauteuils capitonnés, frappés de l’aigle4 emblématique des Etats-Unis. Le mandat présidentiel tirait vers sa fin, il était temps de profiter pleinement de toutes les pièces de la résidence : sait-on jamais ? Les réélections sont si aléatoires… Stevenson et son conseiller privé, véritable bras droit, James Wolf, étaient en présence du Directeur Adjoint du Renseignement : Henry Morison. Le Président, assis à la table centrale, sous un lustre majestueux, dit : — Vous prétendez que des archéologues ont découvert de vieux manuscrits en Afrique du Nord et que nous devons absolument avoir la priorité de les étudier. Mais, d’après ce que vous avancez, le groupe qui a fait la découverte est suédois, et il opère sous l’égide de l’Unesco… ce que vous me demandez est très délicat, pour ne pas dire impossible. — Monsieur le Président, vous êtes le seul à pouvoir le faire, touchez en un mot aux autorités locales. Stevenson sentait que des éléments lui échappaient; il tança son interlocuteur du regard : — Attendez, expliquez-moi de quoi il s’agit. Qui vous dit que cette découverte est d’une importance stratégique puisqu’ils n’ont encore rien étudié ? Ce ne sont peut-être que des registres de naissance ou des traités d’astrologie. — Monsieur le Président ! insista le Directeur Adjoint du Renseignement, les chercheurs ont pris des clichés. Sur l’un d’entre eux, on voit un livre; il s’agit probablement d’un volume du traité de Magon. Or, cet agronome compte parmi les plus grands esprits de l’humanité… — Oui, mais cela date de plus de deux mille ans, ce serait drôle que sa science nous serve aujourd’hui, répondit Stevenson agacé. — Elle nous sert déjà souffla Morison. A ces mots, le Président s’énerva : — Que voulez-vous dire ? Il se tourna vers son bras droit : — James! Vous ne m’avez pas tout dit! On me fait des cachotteries maintenant ? C’est quoi cette fois-ci, le Magon-Gate ? — Excellence! répliqua Wolf, ce ne sont pas des cachotteries, ni une affaire de gouvernement. Il s’agit de protéger un Top secret. Stevenson saisissait de moins en moins, mais à ces mots, il se détendit et demanda : — Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Wolf fit de l’esprit : — C’est bien le cas de le dire, Monsieur le Président, c’est une drôle d’histoire. Puis Wolf se retourna vers le Directeur de la CIA et déclara : — Nous vous écoutons Morison.
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